Voici deux différents poèmes en prose que j'avais écrits il y a 3 ans et demi. J'étais très amoureux d'une Chinoise, shanghaienne pour être plus précis...
L’ÉTRANGÈRE (partie 1)
Qu'est-ce que qu'un désir ?
Une pulsion d'adrénaline sur le coup d'une émotion ?
Une mélancolie qui se façonne par la vision des publicités ?
Une habitude de lister ce qui, a priori, procuerait un certain plaisir ?
Je n'ai plus de désir que pour calmer ma tristesse, cette tristesse qui est née depuis que j'aime un Pays non localisable.
Voilà bien longtemps que je n'avais plus usé de ma plume afin d'exprimer ce que je ressentais au plus profond de mon coeur. Ce n'est que lorsqu'Elle est entrée dans ma vie, que ma vie a cessé d'être commune, et que je revis, telle la tempête après le calme. Je parle d'un calme forcé par volonté de refoulement. Alors, par peur d'être maladroitement blessant, et que j'en subisse les conséquences en me blessant davantage, je me cache. Est-ce dans ce refuge qu'est puisée toute ma froideur, ma réserve et ma timidité ? Est-ce la raison pour laquelle je me suis autant renfermé, même face aux personnes qui me sont les plus proches ? J'ai toujours su que ce calme était temporaire et que je le tuerais dès que je serais enfin libre de tous mes mouvements.
Mais même avec la plus grande volonté du monde de conserver toute cette nature profonde que je suis seul à connaître, il est des Natures Etrangères des plus vicieuses, qui vous scient, sans forcément s'en apercevoir, vos propres racines. Un pied sous terre et l'autre pied dehors, j'ai peur...
L'on me dit que pour vivre, il faut accepter les échecs. L'on me parle de méthodes, objets de toute la futilité sociale, dans le but d'être récompensé par la clé de mes tumultes internes. Mais comment déjà atteindre la futilité tout en restant ancré dans mes tumultes ?
Je hais la futilité qui me pousse à mentir sur le plus gros manque à ma vie. Je refuse de m'organiser en fonction d'un éventuel échec. Si échec il y a, je serai abbatu, certes, mais je survivrai. Pour le moment, je ne pense pas à l'échec, cela risquerait de me détruire précocement quand il n'y a pas lieu de se détruire. Alors, j'espère. J'espère.
Quand Elle envahit mon esprit, j'oublie tous mes moindres désirs. Peu m'importent mes rêves d'antan ainsi que ma recherche de l'idéal. J'ai perdu toute notion de philosophie et je vis comme un lion en cage. Frustré de n'être qu'un homme, je m'invente des facultés d'ultrasons ou de télépathie. Je ne suis plus moi-même, mais un psychotique qui s'égare. Je n'ai plus qu'un seul repère : c'est Elle.
Etrangère pour mes frères de sang, mais si familière à ma raison d'exister. Je veux qu'Elle ait sa liberté, tout comme Elle m'en a enfin donné une. Derrière cette bulle que je me suis créée, une liberté est enfin née : celle de L'aimer.
Pourtant, j'ai pleinement conscience du reflet que je suis susceptible de renvoyer aux yeux du peuple qui m'entoure : un excès de romantisme tombé dans la niaiserie, un pauvre enfant rêveur qui n'a pas encore compris la vraie vie, une victime perturbée qui n'a pas le sens de l'éthique... Je sais tout le risque de la réputation qui me servira d'étiquette, mais laissez-moi brandir mon drapeau rouge !
Je ne veux plus réféchir, ni à la manière, ni aux circonstance, ni au moment propice. C'est ma main qui s'agite et c'est mon coeur qui s'exprime.
Je L'ai vue au cours d'une soirée et je voudrais tant La connaître.
Quand je n'ai plus le moindre signe d'Elle, c'est le monde entier qui s'écroule.
Quand je La sens loin de moi, je redoute qu'Elle ne fut qu'un rêve.
Moi qui souhaitais l'écrire bien plus tard, aujourd'hui, c'est désormais vital.
C'est une envie qui me ronge.
C'est un besoin qui m'oppresse.
Au vue tous ces signes éprouvants,
Il semble que suis tombé amoureux d'Elle.
L’ÉTRANGÈRE (partie 2)
Le passé fleurissant s'est aujourd'hui fané
Mon champs jadis fertile n'est même plus un champ de bataille
Shanghai a bien terni, Paris est renaissance
Le coeur alourdi par une once de mélancolie et quelques regrets, je repars demain pour de nouveaux horizons
Qu'il est vrai que le temps chasse même les instants gravés
A trop vouloir oublier, j'en ai laissé d'innocents rêves
J'ai passé une année entière à lutter contre une armée de poignards
J'ai gagné mon combat, meurtri par de profondes blessures
Moi, j'aurais préféré une trêve plutôt que la guerre des sentiments
La victoire je l'ai saisie au bout de mon acharnement, mais j'en garde un goût amer
Pourquoi a-t-il fallu que l'on sépare le poète de son paysage ?
Pourquoi faut-il que tous les êtres de la nature s'éloignent de l'arbre qui leur a servi de nid ?
Elle qui s'appelait le ciel et qui brillait dans mes nuits blanches
Un jour elle fut l'été puis un autre l'hiver
Aurais-je commis un crime en déclarant ma flamme ?
Dès lors, il valut mieux tout brûler plutôt que de subir l'imprévisibilité du refroidissement climatique
Longtemps je me voulus de tomber sous ses éclats
Aujourd'hui encore, l'intensité grandissante d'autrefois me dépasse
Le coeur a ses raisons que la raison ignore
A l'avenir, j'aimerais qu'il n'ait d'intérêt qu'après un certain consentement
Il parait qu'elle s'en ira d'ici deux à trois mois
Là-bas à l'étranger où elle ne sera plus étrangère
Ainsi, je reprendrai mon chemin de vie avec mes semblables
Et peut-être faire le deuil de cette étrangère de l'autre monde
Mais les questions sans réponse demeurant mon éternelle hantise
Même depuis l'autre monde, elle ne disparaîtra du mien
Ne reste plus qu'un adieu à cette année de torture
Ailleurs, nos âmes s'expliqueront sur cette période de jeunesse qui aura constitué mon plus grand désarroi